La question est très générale et la réponse varie largement selon les qualités physiques et psychologiques des individus.
Tout d'abord un assaut ne peut être dur que si les partenaires ont acquis un niveau technique et physique suffisant pour cela. Ce qui correspond pour un pratiquant complètement débutant à un an et demi de travail environ.
Pour cela le travail des combats souples est très important car il permet d'exercer les qualité de vision, distance juste, et de coordination des mouvements avec le bon timing, le tout en conservant son intégrité physique et son assurance. En effet le pratiquant qui travaille toujours durement avec la crainte perpétuelle de la blessure voit cette assurance diminuer contrairement à l'idée reçue.
Un mois ou deux avant un combat dur on peut introduire des séances d'entrainement au combat plus "rugueuses" avec des coups plus marqués, mais toujours de façon mesurée. C'est pourquoi l'idéal serait de s'exercer à trois en alternance. Celui qui ne combattrait pas pourrait tempérer et au besoin conseiller les combattants. Ses séances dures ne suppriment en aucun cas la pratique des combats souples qui restent toujours bénéfiques.
L'aspect psychologique on s'en doute est primordial. Dans la première partie de ce texte il est déjà abordé. Le pratiquant ne peut pas approcher le maximum de son potentiel s'il na pas accepté complètement l'affrontement dans toute sa dureté et ses conséquences.
Un combat prévu à l'avance peut s'avérer plus pénible qu'un combat ou même une bagarre improvisés car l'imagination entre en ligne de compte et se charge de persécuter le futur examiné. Le plus difficile alors est d'être face à ses craintes. La peur est un processus psychologique normal. Le savoir contribuera à l'accepter. Accepter sa peur avant le combat contribuera à la digérer, et tout ce cheminement devrait non seulement libérer le combattant mais le mobiliser plus complètement au profit d'un meilleur combat.
L'épreuve du combat dur, obligatoire pour les licenciés qui souhaitent passer les ceintures à partir de la verte, ne préfigurent en aucun cas les jeux du cirque. Sa vision doit être analytique et objective. Personne n'est obligé de passer les examens et le pratiquant peut parfaitement évoluer sans chercher à se prouver quoi que se soit, mais pour les volontaires bien préparés les bienfaits en sont infinis.
- Préparation du combat :
Préparation Physique :
- Travail sur l’endurance (travail de faible intensité mais sur des temps long : footing, corde à sauter, natation…)
- Travail en fractionné (travail de forte intensité mais sur des temps très courts : tous types d’accélérations)
- Travail en Explosivité / Reflexe (Pliométrie, exercices reflexes, etc…)
- Travail sur la coordination sensori-motrice
- Renforcement musculaire (musculation, circuit training…)
- Assouplissements, stretching (amélioration de l’aisance du mouvement)
- Travail de développement technico/tactique.
Préparation combat :
- Shadows à thèmes
- Shadows avec des accélérations
- Shadows avec des techniques imposées
- Sparring à Thème sur des temps de 2 min avec 30 secondes de repos entre chaque reprise
- Sparring avec objectifs
- Sparring libre
- PAO dirigé
- PAO libre
Préparation mentale :
- Il faut se préparer au combat, tacher de le visualiser, de l’imaginer, d’imaginer les différentes étapes de ce combat.
- Ne pas occulter des moments difficiles (douleur, possibilité de recevoir un mauvais coup…) mais ne jamais penser au KO (ni le sien, ni celui de son partenaire).
voir la rubrique préparation mentale pour la suite.
- La veille du combat :
Pour faire un bon combat, il faut réunir les meilleures conditions possible, la veille d’un combat, il est trop tard pour s’entrainer, et, d’ailleurs ce serait pire.
Il faut se reposer, se détendre, bien manger (équilibré de préférence) et essayer de se divertir sans dépenser trop d’énergie, il faudra penser à se coucher tôt pour avoir une vraie nuit de sommeil. Un petit cachet contre l’anxiété peut éviter les insomnies liées au stress du combat du lendemain, mais il faut demander des conseils à son médecin ou pharmacien pour avoir un dosage léger.
La veille du combat, c’est aussi le moment ou l’on doit préparer ses affaires pour le lendemain, il s’agit d’éviter tout stress supplémentaire le jour du combat et de pouvoir dormir le plus longtemps possible (tout doit être prêt la veille).
- Le jour du combat :
Hydratez vous régulièrement, et souvenez vous : Le corps est composé essentiellement d’eau, 2% d’eau en moins et c’est tout de suite 20 % des capacités physiques de perdues.
Ne dépensez pas d’énergie pour rien.
Evitez de penser au combat, il arrivera bien asse tôt, vous ne devez plus penser a rien.
Essayez de vous isoler un moment juste avant le combat pour faire le vide.
- Pendant le combat :
Economises vos forces, ne partez pas à fond dès le début du combat, vous devez finir la première reprise en forme (à peine essouflé).
La première reprise doit vous permettre d’étudier votre adversaire, de trouver ses points faibles et de repérer ses points forts.
C’est dans la deuxième reprise que l’on peut se lâcher, et, a partir des observations faites dans la première reprise, vous devez adapter votre stratégie de combat.
Maitrisez vos émotions (ne baissez pas les bras si votre adversaire vous semble plus fort, restez concentré)
Ne combatez pas sur le même terrain que votre adversaire, s’il vous semble fort en pied poing, entrainez le au sol, s’il vous semble moins fort que vous en pied point, continuez sur ce travail.
Je vous souhaite à tous une bonne préparation.
Construction du combat
Type de frappe
Au début d'un combat, surtout si l'on ne connaît pas son adversaire, il faut, durant la période d'observation, utiliser des frappes très rapides, de manière à ne pas trop se découvrir.
Les coups les plus rapides sont :
Coup de pied direct sur le tibia ou le genou, coup de pied direct aux parties, coup de poing direct du gauche et/ou du droit et low-kick jambe avant.
Il est important de varier les enchaînements, ainsi que les zones de frappes, (on peut, par exemple, frapper au visage, au corps et aux jambes dans le même enchaînement).
Les déplacements.
Les kick-boxeur sont très à l'aise dans leurs déplacements et sont capables de changer rapidement de direction pendant un déplacement, les boxeur thaï, sont beaucoup moins mobiles, mais ont des frappes beaucoup plus puissantes grâce à leurs appuis.
L'idéal est de cumuler la mobilité des kick boxer et la puissance de frappe des boxeur thaï.
Il est important de se déplacer sur la pointe des pieds et, d'être capable de retrouver rapidement des appuis stables après un déplacement.
Il est préférable de se déplacer sur les côtés plutôt que vers l'arrière d'abord pour des questions de visibilité, mais aussi pour géner l'adversaire.
Maintien à distance de l'adversaire.
Il peut être important de maintenir l'adversaire à distance si celui-ci, est plus fort au corps à corps, de plus petite taille, ou plus fort techniquement.
Pour ce faire on utilise généralement des directs du gauche à répétition, ou des coups de pied directs de face lourds dit "coups pénétrants".
On peut aussi utiliser des techniques d'intimidation de manière à faire hésiter l'adversaire. (Exemple : simuler une attaque).
Dégagement de la garde de l'adversaire.
On peut tenter de dégager une garde qui est suffisamment éloignée du visage.
Plusieurs techniques permettent le dégagement de cette garde, on peut par exemple, baisser la garde à l'aide du bras gauche tout en frappant avec le droit.
Il est possible également de le faire avec les jambes mais cette technique devra être faite de manière plus dynamique afin de ne pas se faire contrer.
Si la garde n'est pas accessible parce que trop proches du visage, on pourra essayer de l'utiliser en frappant très fort dans les gants de l'adversaire pour que ceux-ci lui reviennent au visage de manière brutale.
Enfin, il est envisageable de faire baisser la garde simplement en attaquant à plusieurs reprises au corps pour que l'adversaire ait envie de protéger son abdomen.
Enfin, la fatigue aidant, la garde à tendance à s'abaisser naturellement, c'est le premier signe d'un début d'épuisement.
Amenée au sol.
Durant le combat il peut être intéressant d'amener l'adversaire au sol, cela permet par exemple de retrouver sa lucidité après avoir pris un coup violent. Il sera également préférable d'amener au sol une personne qui est techniquement supérieure en travail pieds-poings.
Plusieurs techniques permettent l'amenée au sol :
Les projections de tête, de hanche ou d'épaule, le fauchage d'une jambe en diagonale vers arrière (type O soto gari), la saisie de deux jambes en même temps suivi de la projection, etc.
Feinte.
Il est concevable durant le combat d'essayer de surprendre l'autre en lui faisant croire à une attaque alors que l'on en prépare une autre.
La ruse est bien connue des boxeurs professionnels, elle entraîne souvent des mouvements de défense qui s'avèrent inadaptés sur le véritable coup.
Par exemple, on peut simuler un low-kick et remonter au dernier moment en high-kick, ou simuler un coup de poing au visage pour le donner en fait au corps.
Concentration.
Il est important dans le combat de toujours avoir une humeur neutre, la colère pourrait vous faire commettre des erreurs.
Si possible, essayer de dédramatiser après avoir pris un coup, afin de ne pas se démoraliser, et surtout, pour éviter de passer le reste du combat dans la crainte.
Ne jamais laisser s'installer le doute où l'idée qu'il est le plus fort.
Choses à éviter :
Les coups de pieds très hauts dès le début du combat sont à proscrire. En effet, au début du combat les deux participants sont encore en pleine forme et un coup de pied haut est long à faire par rapport à une technique plus classique. Donc, le risque de se faire contrer est d'autant plus grand.
Naturellement, tous les gestes qui peuvent nous trahir (voir étude de l'adversaire)
Ne jamais baisser sa garde, ce serait donner une occasion à l'adversaire de porter un coup radical.
Ne jamais se jeter tête baissée dans le combat, vous ne savez pas à qui vous avez à faire.
Ne jamais se retourner lorsque l'on est débordé par l'adversaire ce serait le signe d'une capitulation, voire d'une soumission dans le combat.
Ne surtout pas bloquer sa respiration, l'apnée est très néfaste pour le boxeur, les muscles privés d'oxygènes s'épuisent rapidement, et, le boxeur à tendance à provoquer un état d'hyperventilation.
Ne jamais sous estimer son adversaire, vous pourriez avoir bien des surprises !!!...
Étude de la position de l'adversaire.
En règle générale le début d'un combat est consacré en grande partie à l'observation de l'adversaire. On étudie sa position, ses déplacements, ses appuis, ses attaques, etc.
La stratégie du combat s'articulera autour de ces informations.
La position de garde.
La position de garde correcte sera la plus protectrice possible tout en permettant des attaques rapides, directs et très variées.
Il est important de localiser les endroits sensibles du corps de l'adversaire, et de vérifier qu'ils sont ou non accessibles (Les tibias, les genoux, les cuisses, les parties, le ventre, le foie, le plexus, les carotides, la mâchoire, le menton, le nez, les tempes).
Selon la position de garde, ces endroits peuvent être plus ou moins protégés.
Il conviendra de veiller à l'ouverture de la garde adverse, si les coudes sont trop éloignés, ils laisseront à découvert toute la partie ventrale.
S'ils sont trop près, ils couvriront bien cette partie, mais le combattant s'exposera à un risque d'attaque au visage par un crochet long (swing).
De même, il est important de surveiller l'écart entre les gants et le visage. Si les gants sont très proches du visage, il est possible d'utiliser la faible distance en frappant fort sur les gants de l'adversaire qui iront percuter son visage. Si les gants sont loin du visage, on peut en profiter pour tenter de "dégager la garde" grâce à un coup de pied (de haut en bas ou en gifle, par exemple) ou à l'aide des mains (dégagement + frappe simultanée).
L'écart des jambes a également son importance : des jambes trop écartées rendent plus difficile les déplacements, ouvrent plus de possibilités d'attaques aux parties, et augmentent le risque d'attaque par fauchage (par contre, la stabilité et les appuis sont bien meilleurs).
A contrario, si les jambes sont trop serrées, il est difficile de résister à des assauts, la moindre poussée met en déséquilibre.
Tout le long du combat, on observera les changements intervenant dans la garde de l'adversaire en veillant, à l'attitude de celui-ci lorsqu'il se déplace ou lorsqu'il attaque. (S'il baisse sa garde pendant qu'il donne un coup de pied par exemple).
Déplacements.
Les déplacements sont très importants pendant le combat, aussi il est important d'observer les mouvements de l'adversaire, ceci, dans le but de détecter d'éventuels défauts exploitables.
Si l'adversaire croise les jambes lors des déplacements il s'expose à un risque d'amenée au sol par déséquilibre.
Il est important également d'étudier son équilibre ainsi que son temps de stabilisation, si l'on constate que l'adversaire a besoin de quelques instants pour retrouver une garde correcte après un déplacement il conviendra de ne pas lui laisser le temps de s'organiser.
Naturellement nous étudierons également chez lui sa réaction aux coups lors des déplacements.
Signes trahissant les intentions de l'adversaire.
Toujours dans l'étude de l'adversaire, nous allons guetter tous signes pouvant trahir ses intentions.
Le positionnement du regard peut nous donner des informations importantes dans le combat, en effet, certains combattants ont besoin de regarder les cibles qu'ils visent pour les toucher. (Exemple : regarder en bas avant de donner un low-kick)
Lors de ses attaques l'adversaire peut également nous donner des informations importantes sur ses intentions, l'armement exagéré d'un coup, un petit mouvement d'épaule parasite, ainsi que certaines positions sont nombres de détails qu'il convient d'exploiter. (Par exemple, si l'adversaire regarde en bas, c'est peut-être l'occasion de rentrer aux poings, mais attention aux bluffs).
Diversité des enchaînements de l'adversaire
Il faut être très observateur en ce qui concerne les attaques de l'adversaire
Coordination pied-poing (faculté à enchaîner les pieds et les poings), pertinence dans les enchaînements, et diversité dans les attaques, sont autant de points qu'il ne faudra pas négliger.
Gabarit de l'adversaire.
Selon la taille et le poids de l'adversaire la stratégie du combat sera différente.
- Pour un adversaire plus grand : il est important de casser la distance de manière à ne pas lui laisser profiter de son allonge, une personne de grande taille est souvent mal à l'aise au corps à corps.
- Pour un adversaire plus petit : l'intérêt est de le maintenir à distance pour l'obliger à prendre des risques.
- Pour un adversaire plus lourd : il faut absolument être très mobile, faire des enchaînements très courts et viser les jambes (ses jambes ont plus de poids à supporter, il est important d'effectuer un travail de sape sur ses appuis de manière à l'immobiliser). Il est impossible de combattre lorsque l'on ne peut pas prendre appui sur ses deux jambes.
- Pour un adversaire plus léger : il suffit simplement de rentrer très fort avec les poings.