Le ju-jitsu, ou jūjutsu ou encore jiu-jitsu (柔術, jūjutsu?, littéralement : « art de la souplesse » ), regroupe des techniques de combat qui furent développées par les samouraïs durant l'époque
d'Edo. Elles enseignaient aux samouraïs et aux bushis à se défendre lorsque ceux-ci étaient désarmés lors d'un duel ou sur le champ de bataille.
Yōshin-ryū (楊心流?) est l'une des plus anciennes écoles traditionnelles du Japon, ou Koryū, à avoir enseigné le jūjutsu pendant l'ère Edo.
Ces techniques sont parfois classées en quatre catégories principales : atemi waza (« techniques de frappe »), nage waza (« techniques de projection »), kansetsu- waza (« techniques de luxation
») et ne waza (« travail au sol »)1.
Dans le terme « jū-jutsu », « jū » (柔) signifie « souplesse » et « jutsu » (術) signifie « art ». Il existe diverses transcriptions phonétiques approximatives, ce qui explique les différentes
orthographes2. La graphie « ju-jitsu » est la plus utilisée dans la littérature francophone, bien que cela ne corresponde pas à la consonance.
Le terme générique « ju-jitsu » cache une réalité historique bien plus complexe : en effet, il n'a jamais existé une discipline unique et strictement définie correspondant à ce terme, réalité qui
correspond au caractère vague de cette désignation « art de la souplesse ». Il s'agissait de la discipline de combat sans armes, partie intégrante du programme enseigné par chacune des nombreuses
écoles japonaises (les ryū), qui ont peu à peu périclité à la fin de l'ère féodale.
Ce que l'on appelle couramment ju-jitsu désigne, aujourd'hui, soit un enseignement bien spécifique à une école particulière (il s'agit d'une pratique minoritaire, et dans ce cas, il est précédé
du nom de l'école en question), soit un enseignement regroupant des techniques héritées de ces écoles et transmises au début de l'ère moderne voire après la Seconde Guerre mondiale à un plus
large public, grâce au travail de recensement et de conservation des techniques commencé dès la fin du XIXe siècle.
Au début du XXe siècle, des personnes se sont inquiétées de la disparition de ce savoir, due à la modernisation de l'armée et ont collecté les techniques de différentes écoles (ryū ha) de
ju-jitsu pour en faire une pratique moderne, adaptée aux besoins de la nouvelle société ; ainsi, naquirent le judo, dont les composantes viennent en majorité de l'école Kito (Kito-ryū), l'aïkido,
émanation plus tardive de l'école Daito (Daito-ryū), ou plus récemment le jiu-jitsu brésilien, né de l'évolution d'une variante de judo (kosen), elle-même instruite par l'école Fusen (Fusen-ryū).
Véritable nébuleuse à l'origine de constructions plus ou moins récentes, le ju-jitsu est à juste titre souvent qualifié d'« art père3 ».
Bien que le ju-jitsu ne soit pas à l'origine du karaté, qui est une technique d'origine de l'archipel d'Okinawa, on en retrouve plusieurs similarités avec certaines anciennes formes de combats
pratiqués sur les archipels des Ryūkyū. Bien avant l'avènement du tode à Okinawa et dans l'archipel des Ryūkyū, les insulaires pratiquaient déjà une forme de yawara d'où découlent le ju-jitsu et
le taijutsu. Le taijutsu et le ju-jitsu de cette époque étaient encore indissociables de cette forme de yawara. Le taijutsu était une méthode de combat jalousement gardée secrète par la famille
royale des îles Ryūkyū, les Motobu. C'était une méthode ancienne et incluse dans un style de Ryūkyū Kenpō qui était connue sous le terme Udun Ti. Elle porte aujourd'hui le nom de Motobu Ryū.